Parce que "Major Dundee", western américain réalisé par Sam Peckinpah en 1965, est un film brut et complexe et qu'il marque un tournant dans le genre.
Loin des clichés du genre, celui-ci nous offre une vision sombre et réaliste de la violence, de la guerre et de la condition humaine.
L'intrigue du film est complexe et déroutante à la fois.
On suit les aventures d'un pur héros américain, le Major Dundee, un officier nordiste en disgrâce, qui, à la tête d'une troupe hétéroclite, décide de poursuivre une bande d'Apaches ayant attaqué un fort. Cette traque se mue alors en une odyssée violente et une course folle à travers le désert.
Et chose assez remarquable et peu banale dans un western de cette époque, les personnages ne sont pas manichéens. D'un côté, on a le Major Dundee, officier tourmenté et troublé par ses erreurs passées ; sous ses ordres, des marginaux, d'anciens déserteurs et des prisonniers, chacun portant ses propres démons.
En face, les Apaches, présentés, non pas comme des ennemis, mais comme des victimes d'une farouche colonisation et qui cherchent seulement à défendre leur territoire.
Autre fait notable, nous ne sommes pas ici dans un
John Wayne et il n'y aucune glorification de la guerre. Au contraire, le
film nous montre, et souvent de manière brute et sans fard, surtout
dans sa version intégrale non censurée, toutes les horreurs des combats,
de même que l'absurdité de la violence et la dégradation psychologique
des hommes.
La poursuite des Apaches devient ainsi une métaphore de
la guerre de Sécession elle-même, voire, si l'on veut aller plus loin,
du conflit entre les États-Unis et le Nord-Vietnam qui avait lieu la
même année que la sortie du film.
Ce film montre que toute guerre est une lutte sans fin qui n'a ni vainqueur ni vaincu.
Dans
sa forme, le style Sam Peckinph, réalisateur connu pour ses scènes à la
violence graphique très forte, ne fait pas exception à la règle. Les
combats sont d'une grande brutalité, voire d'une férocité intense,
montrant la souffrance et la mort comme jamais elles avaient été
montrées auparavant.
Mais la violence n'est jamais gratuite. Elle
sert ici de catharsis, à exprimer la frustration, la colère, et la
désespérance des personnages. Elle est aussi une manière de confronter
le spectateur à la réalité de la guerre.
Autre point sur lequel insister concernant la beauté visuelle : la photographie.
Celle-ci,
signée Lucien Ballard, contribue à apporter au film une atmosphère
sombre et désespérée. La mise en valeur des paysages désertiques arides
renforcent le sentiment d'isolement des personnages.
Le western est ici déconstruit de ses codes traditionnels.
Le héros est tourmenté, violent, et souvent incompris.
Et le film se termine sur une note d’ambiguïté, laissant le spectateur libre d'interpréter la fin à sa guise.
"Major Dundee"
est un western qui a eu une influence considérable sur le genre, mais
aussi sur le cinéma d'une manière générale. Il a ouvert la voie à toute
une nouvelle génération de réalisateurs qui ont cherché à déconstruire
les clichés du genre, inspirant ainsi de nouveaux talents tels Sergio
Leone ou Clint Eastwood.
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