lundi 3 mars 2025

Les "Bérets Verts" : propagande pro-guerre assumée ou banal film de guerre ?

 


Voilà un
film qui suscite pas mal de réflexions. Réalisé en 1968 par John Wayne, qui en est aussi l'acteur principal, ce long métrage est l'un des rares films hollywoodiens de l'époque à soutenir ouvertement l'engagement américain au Vietnam.


Ce qui saute aux yeux, c'est son approche clairement propagandiste. À une époque où le mouvement anti-guerre gagne du terrain, John Wayne décide de proposer une vision héroïque et patriotique des soldats américains. Le film dépeint les soldats comme des défenseurs de la liberté, luttant contre une menace communiste perçue comme barbare et inhumaine. Cette représentation manichéenne simplifie à l'extrême les complexités politiques et morales du conflit.

Sur le plan cinématographique, le film mélange les genres. On retrouve l'influence du western, cher à John Wayne, avec des scènes de combat qui rappellent les affrontements du Far West. Les personnages sont souvent stéréotypés, sans réelle profondeur psychologique. Les Vietnamiens sont présentés de manière unidimensionnelle, ce qui renforce la critique d'une vision biaisée.

La musique et la mise en scène cherchent à glorifier l'engagement militaire, avec des moments conçus pour susciter l'émotion patriotique. Cependant, cette approche a été largement critiquée pour son manque de réalisme et sa déconnexion avec la réalité du terrain. Beaucoup ont vu dans ce film une tentative de justifier une guerre de plus en plus impopulaire auprès du public américain.

Il est intéressant de replacer le film dans son contexte historique. En 1968, les États-Unis sont en proie à de fortes tensions internes, avec des manifestations massives contre la guerre, des mouvements pour les droits civiques, et une jeunesse en quête de changement. "Les Bérets Verts" apparaît alors comme un contre-discours, cherchant à rallier la population derrière une cause qui perd de son soutien.

Au-delà de ses aspects propagandistes, le film soulève des questions sur le rôle du cinéma dans la formation de l'opinion publique. Peut-on vraiment séparer l'art de la politique ? John Wayne utilise ici sa notoriété pour influencer le débat public, ce qui montre le pouvoir des médias et des personnalités publiques.

Finalement, "Les Bérets Verts" est moins intéressant pour sa qualité cinématographique que pour ce qu'il représente : un témoignage des divisions profondes au sein de la société américaine de l'époque. Il sert de rappel sur la manière dont les récits nationaux peuvent être utilisés pour soutenir ou contester des politiques gouvernementales.

En y réfléchissant, on peut se demander comment les films d'aujourd'hui abordent les conflits contemporains. Est-ce qu'on retrouve ce genre de prise de position directe, ou les réalisateurs optent-ils pour des approches plus nuancées ?

jeudi 5 décembre 2024

"Mourir d'aimer" : Une passion qui déchaîne les passions


 En 1971, le réalisateur André Cayatte signe un film qui a profondément marqué le cinéma français, inspiré d'une histoire vraie ; un drame romantique qui a suscité un vif débat dans la société sur les questions de l'amour et de la morale.

Ce film, c'est "Mourir d'Aimer", l'histoire d'une professeure de lettres, Danièle, et de l'un de ses élèves, Gérard, qui vivent entre eux un amour passionné qui nait dans le contexte bouillonnant de Mai 68 et les confronte à l'incompréhension, au jugement des autres et à la répression. Cayatte saisit avec justesse l'atmosphère de cette période où les valeurs traditionnelles sont remises en questions et où les tabous sont défiés.

 L'actrice Annie Girardot nous livre ici une performance exceptionnelle interprétant le rôle de Danièle de manière à la fois complexe et nuancée, livrant le portrait d'une femme amoureuse, engagée et désemparée. C'est bouleversant. On perçoit dans son jeu à la fois la passion dévorante et la douleur d'une femme prise au piège des conventions sociales de son époque.

La mise en scène d'André Cayatte n'a rien d'exceptionnel. Elle est classique mais efficace. Mais il parvient grâce à des plans serrés sur les visages des acteurs à faire ressortir toutes les émotions des personnages et par des mouvements de caméra lents à souligner la tension dramatique de cette histoire. Le choix aussi de filmer dans des couleurs ternes contribue à créer une atmosphère pesante et oppressante.

Comme le fait divers d'où il a été tiré, "Mourir d’aimer" est un film qui a profondément divisé le public à sa sortie. Certains ont salué le courage du réalisateur d'aborder un sujet aussi délicat alors que d'autres ont critiqué le traitement trop manichéen de certains personnages et l'aspect mélodramatique de cette histoire. 

Ce film dépasse le simple cadre d'une histoire d'amour interdite. Il pose des questions fondamentales sur la notion de liberté individuelle. Sorti un an après la mort du général De Gaulle, il critique les conventions et normes sociales de la société française "embourgeoisée" et coincée dans ses propres préjugés. Il amène enfin la question de la place de la femme dans la société moderne. En ce sens, il s'agit là d'une œuvre engagée et qui invite à la réflexion. 

Pour un spectateur d'aujourd'hui, en 2024, regarder "Mourir d'aimer" peut sembler un peu daté. Toutefois, l'universalité des thèmes abordés en fait encore un film contemporain de notre époque. Notamment concernant la critique de l'hypocrisie sociale, ainsi que la rigidité de certains mœurs, car si la société a changé certaines inégalités et certaines formes de jugement persistent. De plus, le film pose la question de la liberté de choix et la capacité de s'affranchir des normes sociales, ces interrogations qui sont toujours d'actualité, même si les normes ont évolué.

En conclusion, "Mourir d'aimer" est un film qui porte en lui les marques de son époque, mais qui continue de susciter l'émotion et la réflexion. Il nous rappelle que certaines questions fondamentales concernant l'amour, la liberté et la place de la femme dans la société restent d'actualité. Et ce, malgré un aspect daté sur certains aspects. Pour cela, il trouve toujours son sens à être regardé en 2024, mais il est important de l'aborder avec un regard contemporain, en tenant compte des évolutions sociales et culturelles. Il peut toutefois nous donner l'occasion de réfléchir sur notre propre société et sur les défis auxquels nous sommes confrontés.

 

"Mourir d'Aimer" - Drame/Romance - 1971
Réalisateur : André Cayatte
Bande originale : Jorge Araujo Chiriboga, Louiguy
Scénario : André Cayatte, Pierre Dumayet, Albert Naud.




mardi 29 octobre 2024

Pourquoi il faut revoir "Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain" ?

Parce que ce métrage est bien plus que tout ce que l'on peut dire de lui, c'est un vrai conte moderne, une ode à la rêverie, une célébration de l'ordinaire et une invitation à embrasser la singularité.

Parce que, par sa mise en scène virtuose, Jean-Pierre Jeunet nous offre un univers visuel enchanteur qui nous crée un Paris féerique, onirique, fantasmé avec ses couleurs pastels, ses jeux de lumière et ses petits détails si minutieux. Le tout contribuant à transporter le spectateur ailleurs, dans un monde à part - dans une bulle.

L'histoire de ce film, si touchante, dans laquelle on suit le personnage d'Amélie, jeune femme solitaire qui choisit de faire le bonheur des autres en sacrifiant le sien, émeut le public. Parce que ce film est une quête de sens intérieur, doublé d'une réflexion sur l'idée du bonheur et la fuite du temps.
A travers l'évolution du personnage d'Amélie, se dégage une grande émotion ainsi qu'une vérité. Ce qui nous la rend si attachante, si pleine de charme.

 
Il ne faut pas non plus oublier tous les personnages secondaires, tous plus hauts en couleurs les uns que les autres.
De même que serait le film sans l'excellente musique composée par Yann Tiersen, qui joue ici un grand rôle en portant le film, par sa poésie, sa mélancolie envoûtante, la mélodie fait mouche et crée une atmosphère où l'on se sent bien.

Bien sur, nous sommes aussi dans un film de Jean-Pierre Jeunet et l'humour décalé, déjanté, apporte sa touche de légèreté, sans jamais alourdir l’œuvre.

On peut certes trouver les personnages trop idéalisés, voire stéréotypés, de même l'univers trop parfait et déconnecté du réel. Ce serait toutefois oublier la raison d'être de ce film ; en effet il s'agit d'une fable. Et dans les fables, tout peut arriver...

Il y a, cependant, un problème de rythme. Un début de film parfaitement réussi contraste avec de trop longues pauses, notamment dans les scènes contemplatives.

On peut aussi juger ce film trop mièvre. Mais c'est parce que ce film est justement une bulle de bons sentiments. Et parfois, on en a besoin. Ce film fait office de réconfort, de cocon, ce film est une parenthèse. Certains peuvent en avoir besoin, d'autres pas, cela dépend de sa sensibilité.

En conclusion, je dirais que ce film reste, pour moi, une oeuvre majeure du cinéma français qui, en son temps du moins, aura su toucher le coeur de son public. Par son mélange de poésie, de mélancolie, d'émotion, d'humour et de romantisme. Il est une belle fable enchantée, capable de nous faire rêver. Et Dieu sait que, en ces temps difficiles, nous avons parfois besoin de faire une pause et de rêver.
Alors, oui, on pourra bien lui reprocher bien des choses mais il présente toutes les qualités, indéniables, pour en faire un vrai conte moderne.
Il reste un monument incontournable du patrimoine cinématographique français.

Note : 8/10

 

lundi 7 octobre 2024

Pourquoi faut-il 're)voir "Major Dundee" de Sam Peckinpah ?

 
Parce que "Major Dundee", western américain réalisé par Sam Peckinpah en 1965, est un film brut et complexe et qu'il marque un tournant dans le genre.

Loin des clichés du genre, celui-ci nous offre une vision sombre et réaliste de la violence, de la guerre et de la condition humaine.
L'intrigue du film est complexe et déroutante à la fois.
On suit les aventures d'un pur héros américain, le Major Dundee, un officier nordiste en disgrâce, qui, à la tête d'une troupe hétéroclite, décide de poursuivre une bande d'Apaches ayant attaqué un fort. Cette traque se mue alors en une odyssée violente et une course folle à travers le désert.

Et chose assez remarquable et peu banale dans un western de cette époque, les personnages ne sont pas manichéens. D'un côté, on a le Major Dundee, officier tourmenté et troublé par ses erreurs passées ; sous ses ordres, des marginaux, d'anciens déserteurs et des prisonniers, chacun portant ses propres démons.
En face, les Apaches, présentés, non pas comme des ennemis, mais comme des victimes d'une farouche colonisation et qui cherchent seulement à défendre leur territoire.

Autre fait notable, nous ne sommes pas ici dans un John Wayne et il n'y aucune glorification de la guerre. Au contraire, le film nous montre, et souvent de manière brute et sans fard, surtout dans sa version intégrale non censurée, toutes les horreurs des combats, de même que l'absurdité de la violence et la dégradation psychologique des hommes.
La poursuite des Apaches devient ainsi une métaphore de la guerre de Sécession elle-même, voire, si l'on veut aller plus loin, du conflit entre les États-Unis et le Nord-Vietnam qui avait lieu la même année que la sortie du film.
Ce film montre que toute guerre est une lutte sans fin qui n'a ni vainqueur ni vaincu.

Dans sa forme, le style Sam Peckinph, réalisateur connu pour ses scènes à la violence graphique très forte, ne fait pas exception à la règle. Les combats sont d'une grande brutalité, voire d'une férocité intense, montrant la souffrance et la mort comme jamais elles avaient été montrées auparavant.
Mais la violence n'est jamais gratuite. Elle sert ici de catharsis, à exprimer la frustration, la colère, et la désespérance des personnages. Elle est aussi une manière de confronter le spectateur à la réalité de la guerre.
Autre point sur lequel insister concernant la beauté visuelle : la photographie.
Celle-ci, signée Lucien Ballard, contribue à apporter au film une atmosphère sombre et désespérée. La mise en valeur des paysages désertiques arides renforcent le sentiment d'isolement des personnages.

Le western est ici déconstruit de ses codes traditionnels.
Le héros est tourmenté, violent, et souvent incompris.
Et le film se termine sur une note d’ambiguïté, laissant le spectateur libre d'interpréter la fin à sa guise.

"Major Dundee" est un western qui a eu une influence considérable sur le genre, mais aussi sur le cinéma d'une manière générale. Il a ouvert la voie à toute une nouvelle génération de réalisateurs qui ont cherché à déconstruire les clichés du genre, inspirant ainsi de nouveaux talents tels Sergio Leone ou Clint Eastwood.

mardi 11 juillet 2023

36, Quai des Orfèvres - O. MARCHAL (2004)

Les règles dans la police peuvent-elles être bafouées pour parvenir à ses fins en toute impunité ? Il y a dans les films d'Olivier Marchal - ancien flic lui-même - toujours un questionnement sur nos institutions judiciaires, tant sur le système que sur les hommes. Surtout les hommes. C'est caméra à l'épaule, à hauteur d'homme, que Marchal nous raconte ses histoires.

Dans celle-ci, c'est un duel qui se joue entre deux monstres sacrés de la B.R.I au 36, Quai des Orfèvres, adresse ô combien mythique. En effet, depuis plusieurs mois, en plein coeur de Paris, un gang de braqueurs opère en toute impunité avec une violence inouïe. Les consignes données à ses deux meilleurs lieutenants : Léo Vrinks (Daniel Auteuil) et Denis Klein (Gérard Depardieu) par le directeur de la P.J Robert Mancini (André Dussolier) ont été claires : celui qui fera tomber ce gang le remplacera à son poste de "grand patron" du 36. Commence alors une lutte ouverte entre deux géants, hier amis, aujourd'hui  que tout sépare : leurs vies, leurs méthodes, leurs équipes et une femme : Camille Vrinks (Valéria Golino).

Film fort et puissant, ponctué par la sourde et oppressante musique de Erwann Kermorvant, nous sommes, dès les premières images, confronté à la tragédie qui saute à nos yeux : l'un des deux est tombé et n'a plus que ses yeux pour pleurer sur son sort dans sa cellule de prison. Alors, nous remontons le temps pour découvrir le fil de l'histoire.

Peu importe si le film commence par la fin, en quelque sorte, puisque l'intérêt n'est pas là mais dans l'affrontement qui va s'étaler sous nos yeux. Comme un duel entre deux hommes, aux méthodes radicalement opposées. Deux hommes qui, au mépris des règles qu'ils sont sensés défendre, les bafouent pour parvenir à leurs fins. Rien de moins que la question du pouvoir qui est posée.

Il y a beaucoup de scènes dures et déchirantes. C'est un film sans compassion ni concession. Rédemption zéro. On le sait d'emblée : l'un des deux restera debout ; mais les deux, au bout du compte, finiront par tomber. L'histoire s'articule comme une tragédie grecque mixée avec un western de la période crépusculaire, bien que l'inspiration du réalisateur soit plutôt à rechercher dans Heat. Et c'est vrai que l'on imagine bien Depardieu dans le rôle de Robert De Niro. Même l'affiche fait songer au film de Michael Mann.

A mes yeux, très certainement le meilleur film d'Olivier Marchal. Un très bon polar ; à la fois viril et ténébreux. Il vous tient en haleine et l'on ne décroche pas durant les 1 h 46 que dure ce métrage. 

Le tout au cœur de la plus prestigieuse institution judiciaire de France. Mais derrière la légende dorée sommeille une cruelle arène où les coups les plus bas et les plus vils sont autorisés.

 
 
 


dimanche 9 juillet 2023

SCREAM -- W. CRAVEN (1996)

 

Sorti en 1996 (16 juillet 1997 pour sa sortie française), "Scream" est un film d'horreur/slasher réalisé par Wes Craven, déjà habitué du genre puisque père du célèbre Freddy et de La Colline a des Yeux. Dans ce métrage, cependant, plus de croque-mitaine mais une bande d'amis excentriques qui vont être mis aux prises avec les plus sombres secrets d'une petite ville américaine. 

Avec ce film, Wes Craven touche une nouvelle génération et relance un genre oublié depuis "Halloween" de John Carpenter (dont il sera d'ailleurs fait référence tout au long du métrage). Et mieux que cela : il le ramène à la mode avec une bonne dose d'humour noir second degré. Le scénario, co-écrit par Kevin Williamson, est juste brillant, maniant avec succès le suspense, l'angoisse qu'il fait ressentir au spectateur.

 

 

En ce qui concerne le Ghostface - le "monstre" du film - ils se sont d'ailleurs inspirés d'une affaire de tueur en série très en vogue à ce moment-là : celle concernant Danny Rolling, surnommé l'éventreur de Gainesville ; né en 1954 à Shreveport en Louisiane et qui, après une enfance tourmentée subissant les coups d'un père brutal, se fit connaître très tôt des services de police pour des actes de cambriolage et de voyeurisme avant de passer à des choses plus horribles.

Pour vous dire, j'aime bien ce film. Déjà parce que l'on touche à un concept très différent des Freddy en retirant tout l'aspect fantastique. En fait, ce film se comprend comme une enquête à la Cluedo où tous les personnages sont des coupables présumés, chacun ayant un mobile. Bien sur je ne dévoilerais pas ici l'identité du meurtrier mais attendez-vous à un retournement de situation qui vous fera décoller les fesses de votre fauteuil, surtout si vous découvrez ce film pour la première fois et pensez alors à vos aînés qui s'étaient rendu, un après-midi d'été de juillet 1997, pour voir ce film. Il n'a pas seulement relancé un genre mais une nouvelle manière de filmer l'horreur et de jouer avec les peurs des spectateurs. Avec une mise en scène qui tient compte du rythme dont le tempo est marqué par l'excellent bande-son angoissante signée Marco Beltrami. Pas de "jumpscare" mais des indices, subtilement passés ou des hors-champs savamment exploités pour faire monter progressivement la tension jusqu'au coup fatal. Aucun temps mort ne vient alourdir l'histoire. Le spectateur peut toutefois être amené à douter y compris de ses propres sens, être perdu, mais n'est jamais largué et retrouvant vite le fil des événements tant l'intrigue est en béton armé et solde. 

Bref, "Scream" est un must du genre. Il aura inspiré toute une vague de nouveaux slashers sur le même style, comme "Souviens-toi l'été dernier" (1998) ou "Urban Legend" (1999) et même des parodies, telles que "Scary Movie" (2000) qui, pour anecdote, devait être le premier titre du film. 

"Scream" reste un très bon cru d'horreur qui redéfinit le goût du sang. Pour notre plus grand plaisir.

 



SCREAM

Horreur/slasher - 1996. 1 h 40.

réalisé par Wes Craven / scénario : Wes Craven et Kevin Williamson.

Musique : Marco Beltrami.

casting : Neve Campbell ; Courteney Cox ; David Arquette ; Skeet Ulrich ; Drew Barrymore ; Matthew Lillard.

mercredi 19 avril 2023

PLATON ET L'ALLÉGORIE DE LA CAVERNE EN LIEN AVEC LE CINÉMA

 Pour certains théoriciens, cette fable anticipait l'architecture de la salle obscure. En effet, le spectateur est immobile et il observe des simulacres projetés devant lui, il est donc coupé du monde réel, il lui tourne le dos.

Les ombres du cinéma ont beaucoup de liens avec celles de la caverne. Comme dans l'allégorie de Platon, la projection se fait grâce à la diffusion de la lumière. 

Georges Duhamel disait que le cinéma n'est pas un art, mais un "divertissement pour illettrés".  Cette comparaison sert ce type de pensée, le cinéma est dans l'illusion, l'aveuglement. Chacun a pu observer que le sujet en proie à l'état filmique se sent comme engourdi. Les spectateurs, à la sortie, brutalement rejetés par le ventre noir de la salle dans la lumière vive et méchante du hall ont parfois le visage ahuri de ceux qui se réveillent. On peut aussi considérer le cinéma comme un trompe-l'oeil qui nous éloigne du monde.

Stanley Cavell développe le concept du scepticisme. Selon lui, le cinéma exprime notre scepticisme. C'est la marque de notre condition humaine et concerne notre rapport aux autres alors qu'en philosophie, il concerne notre rapport à nous. Le philosophe sceptique par excellence est Descartes qui utilise ce courant pour atteindre la connaissance avec le fameux "Je pense dans je suis".


 

Les "Bérets Verts" : propagande pro-guerre assumée ou banal film de guerre ?

  Voilà un film qui suscite pas mal de réflexions. Réalisé en 1968 par John Wayne, qui en est aussi l'acteur principal, ce long métrage ...