ATHENA - de Romain GAVRAS.
2022 - Drame. 1 h 37
Rappelé du front à la suite de la mort de son plus jeune frère, décédé des suites d’une prétendue intervention de police, Abdel (Dali Benssalah) retrouve sa famille déchirée. Entre le désir de vengeance de son petit frère Karim et le business en péril de son grand frère dealer Moktar (Ouassini Embarek), il essaye de calmer les tensions. Minute après minute, la cité Athena se transforme en château fort, théâtre d’une tragédie grecque et collective à venir. Au moment où chacun pense avoir trouvé la vérité, la cité est sur le point de basculer dans le chaos…
Film profondément nihiliste où prenant pour base une tragédie grecque - rapport au titre - Romain Gavras nous propose le spectacle d'un destin déjà scellé de trois frères mais aussi de tout un quartier dont l'unique porte de sortie serait la destruction.
Ce n'est pas un énième film sur la banlieue que nous avons ici mais un métrage sur le désespoir et notamment le désespoir de la jeunesse qui en arrive, poussé à bout, à s'autodétruire après avoir détruit le monde qui l'entoure. Rien, pas une note d'espérance, rien ne viendra sauver ces jeunes, ni cette famille, de la tragédie dans laquelle ils ont plongé. Et cette image - terrible - à la fin où l'on voit un gilet estampillé "Police" jeté au feu. La "Police" - POLIS - qui signifie, au sens littéral du terme, l'ordre - sous-entendu l'ordre des choses - être consumé dans les flammes comme pour nous dire, à nous spectateurs, que la seule manière de sortir de l'impasse, c'est par la destruction. Détruire. Pour reconstruire ? Même pas. Il n'y a pas d'autre vainqueur que la fuite vers l'inconnu. Ces habitants qui fuient leurs logements, tel un exode, après que ceux-ci aient été ravagés et pillés. Ces frères qui, n'ayant plus rien à attendre ni de la vie ni des autorités publiques, préfèrent la mort à tout autre chose. Ce n'est pas la banlieue que nous présente Gavras dans ce film mais le reflet de notre propre société qui, selon lui, est parvenue à un point de non retour. Il suffirait d'une simple étincelle pour que tout s'embrase. Film prophétique ? Peut-être que la destruction est déjà amorcée en nous-mêmes et que nous sommes ainsi nos propres agents de notre extinction. En tout cas, le film ne laisse rien espérer. Pas même de la police, dès lors rendue impuissante face à la masse de jeunes désabusés, trahis et trompés par plus de quarante ans de fausses promesses et générations après générations, troublés par une sourde colère et de profonds ressentiments qui, comme le couvercle d'une cocotte-minute sous pression, ne demande qu'à exploser.
Film profondément nihiliste où prenant pour base une tragédie grecque - rapport au titre - Romain Gavras nous propose le spectacle d'un destin déjà scellé de trois frères mais aussi de tout un quartier dont l'unique porte de sortie serait la destruction.
Ce n'est pas un énième film sur la banlieue que nous avons ici mais un métrage sur le désespoir et notamment le désespoir de la jeunesse qui en arrive, poussé à bout, à s'autodétruire après avoir détruit le monde qui l'entoure. Rien, pas une note d'espérance, rien ne viendra sauver ces jeunes, ni cette famille, de la tragédie dans laquelle ils ont plongé. Et cette image - terrible - à la fin où l'on voit un gilet estampillé "Police" jeté au feu. La "Police" - POLIS - qui signifie, au sens littéral du terme, l'ordre - sous-entendu l'ordre des choses - être consumé dans les flammes comme pour nous dire, à nous spectateurs, que la seule manière de sortir de l'impasse, c'est par la destruction. Détruire. Pour reconstruire ? Même pas. Il n'y a pas d'autre vainqueur que la fuite vers l'inconnu. Ces habitants qui fuient leurs logements, tel un exode, après que ceux-ci aient été ravagés et pillés. Ces frères qui, n'ayant plus rien à attendre ni de la vie ni des autorités publiques, préfèrent la mort à tout autre chose. Ce n'est pas la banlieue que nous présente Gavras dans ce film mais le reflet de notre propre société qui, selon lui, est parvenue à un point de non retour. Il suffirait d'une simple étincelle pour que tout s'embrase. Film prophétique ? Peut-être que la destruction est déjà amorcée en nous-mêmes et que nous sommes ainsi nos propres agents de notre extinction. En tout cas, le film ne laisse rien espérer. Pas même de la police, dès lors rendue impuissante face à la masse de jeunes désabusés, trahis et trompés par plus de quarante ans de fausses promesses et générations après générations, troublés par une sourde colère et de profonds ressentiments qui, comme le couvercle d'une cocotte-minute sous pression, ne demande qu'à exploser.
Nous en sommes là de l'état de la société aujourd'hui. Et peut-être même du monde. "Athéna" est un film qui marque plus que la banlieue. C'est un film qui nous interroge et nous interpelle, prend à parti le spectateur en nous jetant sous nos yeux des images qui frappent et nous glacent que l'on reçoit comme un coup de poing en plein visage. Il nous montre ce que, depuis longtemps, on ne veut pas voir. Il nous impose d'ouvrir les yeux sur une réalité que l'on cherche à fuir. Mais là, plus question de fuir. La solution à tout cela, c'est qu'il n'y a plus de solution et que tout est fini, perdu, pire : que la confiance que l'on pouvait encore avoir envers les garants de l'ordre public est trahie. Et quand la confiance est trahie, il n'y a plus aucune solution que la guerre de tous contre tous, une guerre qui, généralement, finit an suicide collectif.
Un film à voir donc sur le plan symbolique et métaphorique. Chacun jugera.

